
Ce style d'architecture ne faisait pas du tout l'unanimité. La Tour était autant mal aimée que les tableaux de Van Gogh, contemporain d'Eiffel. L'architecte a remplacé la pierre, matériau de noblesse, par le fer qui ne pouvait exister que caché sous une enveloppe de pierre. Il a aussi exprimé par des lignes abstraites un résultat calculé en mathématiques. A l'instar des peintres impressionnistes, Eiffel a bousculé sans faire exprès les principes de l'architecture classique.

Les critiques contre la Tour s'élevaient un peu partout, parmi lesquelles se trouvaient les voix de l'écrivain Maupassant et de l'architecte de l'Opéra Garnier. En réalité, l'Etat ne pensait pas que la Tour pourrait perdurer. Et il a signé un contrat d'exploitation de 20 ans avec Eiffel pour lui permettre de rentabiliser ses investissements. Après ce délai, la Tour devrait être détruite.

C'était sans compter sur la combativité d'Eiffel pour défendre son ouvrage. Au terme de son contrat d'exploitation, il a réinvesti pour que la Tour devienne un laboratoire scientifique, pour être un observatoire astronomique et un terrai d'essais de nouveaux matériaux. Il a aussi fait venir les antennes de radio au sommet de la Tour. En 1914, c'est de là que la France a intercepté un télégraphe allemand qui signalait l'imminence d'un conflit militaire. Cela a permis à la France de bien préparer son entrée dans la Première Guerre mondiale.
Plus aucune raison depuis de démolir la Tour Eiffel.