La culture, un phénomène transparent et voilé
La culture de consommation domine le monde et l'unifie sous la valeur matérielle, alors que les différentes cultures historiques ne sont évoquées que pour contourner une situation délicate ou éviter une discussion que personne ne maîtrise.
Pour ne pas gêner le sacro-saint de l'échange économique international, les particularités culturelles de chaque pays sont réduites à quelques évidences partagées ou presque. L'anglais, langue technique universelle, ne peuvent pas véhiculer l'épaisseur et la subtilité culturels de tous les pays. Mais de nombreux outils de traduction instantanée facilitent la vie à l'étranger. L'accès à la culture est-il pour autant simplifié ?
La culture est un ressenti d'avoir des choses en commun, que le langage n'est pas indispensable pour comprendre.
Aujourd'hui, en dehors des spécialistes qui travaillent dans le domaine culturel, beaucoup d'individus pensent pouvoir acquérir une connaissance culturelle facilement grâce aux smartphones qui les remplacent ou précèdent dans l'observation et la réflexion.
Dès mon arrivée en France il y a quarante ans, ma vie toute entière est associée à la société française et à des Français que je côtoie dans les études, les activités professionnelles, les loisirs ou la famille. La communication fut bien difficile au début. De temps à autre et dans une conversation, des amis me posèrent des questions sur la Chine, non pas pour s'y intéresser particulièrement mais pour ne pas me laisser de côté.
Maintenant, je suis à l'aise en France, adore l'humour à la française et aime écrire en français.
La culture est un phénomène qui retient mon attention. Les échanges sont fluides et transparents entre des personnes qui la partage. Face à une autre culture, elle porte automatiquement un voile, léger mais il faut du courage pour le soulever.
