Relire "Au Bonheur des Dames" de Zola

Alexia 豆
Paris

Je relisais par hasard "Au Bonheur des Dames" d'Emile Zola. En faisant abstraction de la classique métamorphose du moineau au phénix de l'héroïne, j'ai trouvé une ressemblance frappante entre l'environnement commercial décrit dans le roman et la Chine d'aujourd'hui.

Avant la naissance du grand magasin "Au Bonheur des Dames", la règle générale du commerce traditionnel était la recherche de "la qualité, la spécialité et le bon prix unitaire".

Celle du grand magasin est la recherche de "la rapidité et le volume de vente". Le volume est préféré à la marge confortable de vente unitaire. Ainsi, la circulation des capitaux est accélérée.

Le "volume" fait baisser le tarif des fournisseurs.

Le système de bonus salarial lié au résultat des ventes développe la productivité des vendeurs ainsi que leur cupidité.

Cela marche et l'entreprise atteint son but final : maximaliser le bénéfice.

En même temps les artisanats, les boutiques et les commerces traditionnels font faillite les uns après les autres.

Il n'y avait pas encore les syndicats en France. Le roman évoque souvent les conditions pénibles des logements du personnel, la mauvaise qualité des repas à la cantine, et les longues heures supplémentaires de travail. Les personnels se livrent à des concurrences malsaines et hostiles, parce qu'ils désirent une meilleure récompense pécuniaire et craignent d'être licenciés ...

Cette société que montre le roman est dans le 19ème siècle, elle était la France d'il y a 150 ans.

Dans l'économie, l'entreprise demande le maximum de profits. C'est ce que "Au Bonheur des Dames" a réalisé.

Cependant, le maximum de profits exige d'un pays, d'une société ou d'une communauté d'autres forces d'équilibre pour aller plus loin et plus haut et pour créer d'autres valeurs que celle du profit.

Ces forces d'équilibre viennent de l'Etat ou de quelque chose à l'extérieur d'une entreprise.

Pourquoi pensons-nous que la France est romantique, seulement à cause de ses cafés et sa beauté le long de la Seine ?

Je crois que la France exerce un pouvoir de contrôle pour que chacun puisse bénéficier du travail et de la vie. Ainsi les français partagent chaque moment où le paysage français est le plus attractif.

Je comprends pourquoi les syndicats sont partout présents dans les entreprises.

Je comprends pourquoi les grèves sont toujours aussi nombreuses et respectées alors que la situation économique du pays ne fait pas rêver.

Les français comprennent que la liberté, l'égalité et la fraternité sont le résultat obtenu à travers les luttes et le sang versé tout le long d'un cheminement qui les maintient toujours en alerte.

Aujourd'hui, le prix de revient d'un kilo de riz est bien supérieur à celui importé de la Thaïlande. Mais la France maintient la subvention pour la préservation de son agriculture.

Aujourd'hui, à travers un maillage très dense des grands magasins et les hypermarchés, les petites boutiques et les artisans peuvent toujours trouver un espace de vie.

La France est romantique par la coexistence multicolore des différentes vitalités et par une sensation de sécurité chez les français grâce à la protection sociale.

PS : le grand magasin "Au Bonheur des Dames" de Zola est le Bon Marché de Paris d'aujourd'hui.

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